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1er novembre 1976 : vingt kilos d'explosifs, déposés au domicile de Jean-Marie Le Pen, 9 de la Villa Poirier, dans le XVe arrondissement parisien, font les gros titres des journaux. Le carnage est évité de peu. Miracle, ni son épouse, ni ses trois filles, ni les autres habitants de l'immeuble ne seront touchés. Le clan Le Pen fait croire à un complot politique. En réalité, il s'agit d'une vengeance suite à l'héritage légué par Hubert Lambert à Jean-Marie Le Pen. "Le 27 septembre 1976, Hubert Lambert de Saint-Julien meurt à l'âge de 42 ans. Fruit des amours tardives d'une sage-femme de 44 ans et de Léon Lambert, héritier d'une famille enrichie sous le second Empire par l'exploitation de carrières et de plâtrières, Hubert Lambert est une plante de serre chaude, qui grandit reclus avec sa mère dans une villa spacieuse au sommet de la butte de Saint-Cloud. Riche, oisif, chétif, il se découvre une vocation pour le financement de l'extrême droite dès les années 50. Il adhère au Front national en 1973 et remet à Le Pen l'équivalent de 200 000 francs en espèces pour financer sa campagne législative. A partir de 1974, Pierrette et Jean-Marie seront très assidus auprès du riche héritier, saturé d'alcool et de médicaments, et de sa mère. Tant et si bien que la mère d'Hubert Lambert, qui ne veut pas laisser son fils seul après sa mort, semble avoir influencé celui-ci pour qu'il fasse des Le Pen ses légataires. Elle compte, en contrepartie, qu'ils prennent soin de lui. Un testament est rédigé le 21 janvier 1976 au bénéfice de Jean-Marie Le Pen. Hubert Lambert meurt le 27 septembre 1976, un mois après sa mère, d'une crise d'éthylisme. Le Pen est le seul à produire un testament olographe, l'instituant légataire universel. Philippe Lambert, cousin d'Hubert et qui vit au rez-de-chaussée de l'hôtel particulier, conteste la validité du testament. Son avocat plaide qu'Hubert n'était plus dans son état normal au moment de le rédiger. En décembre, Le Pen obtient gain de cause, à titre provisoire, en attendant que la justice tranche sur la validité du testament. Mais, en septembre 1977, après un an de batailles juridiques, un arrangement entre les deux prétendants à l'héritage est trouvé. Philippe Lambert reconnaît la validité du testament rédigé au profit de Le Pen et reçoit en échange un tiers de la fortune de son cousin, généralement estimée à environ 80 millions de francs (2001), Le Pen conservant notamment la maison de Saint-Cloud. « C'est un "conte de fées" », dit Pierrette. L'héritage Lambert, qui met fin à une période de vaches maigres, assure à Le Pen une assise matérielle décisive pour sa carrière politique." Extrait de "Le Pen et ses fantômes" : http://www.lepoint.fr/archives/article.php/62572